Cela faisait plusieurs minutes que Avril avait emmenée d'urgence Ieli à l'infirmerie alors qu'elles faisaient connaissance. Cela faisait aussi plusieurs minutes que la brune attendait que la jeune blonde se réveille, et ses larmes avaient séché -heureusement pour elle d'ailleurs, elle ne voulait pas pleurer à la base. Et pour une personne hyperactive comme Avril, ces minutes passaient comme des heures. La fille essayait en vain de s'occuper, en tapant d'un geste anxieux la table à côté de sa chaise sur laquelle elle était assise. Au bout d'un moment, la brune reprit la parole, en murmurant, comme si elle implorait la personne inconsciente devant elle, qu'elle se réveille:
S'il te plaît Ieli... Ieli... Réveille-toi, je t'en prie, je ne veux pas perdre quelqu'un d'autre... Ieli...
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Je ne sais plus où je suis. Je ne sais plus qui je suis. Je suis perdue. Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas survivre. Je ne veux pas respirer. Je veux arrêter de tomber. Si froid, si noir... Ne me laissez pas seule... Ne me laissez pas ! Je suis perdue... Je suis seule... Ne me laissez pas...
J'ouvris les yeux. Autour de moi, blanc brumeux. Où étais-je ?... L'infirmerie, peut-être. Que faisais-je là ?... Et cette brune, à mon chevet... La connaissais-je ? Av...ril ? Oh, ma tête. Si mal... Si mal... Je tentai de me relever, sans succès. Je ne sentais plus mon corps. Je réussis tout de même à ouvrir la bouche, mais aucun mot n'en sortit. Finalement, après quelques minutes, je parvins à parler, d'une voix pâteuse, hachée et faible.
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Est-ce que...tu veux bien m'apporter de l'eau, s'il te plaît ?
Ieli finit par ouvrir les yeux, essaya de se relever, en vain, avant d'ouvrir la bouche, et de la renfermer ensuite: aucun son ne sortait. Plusieurs minutes passaient, et Avril la regardait comme si ellle voyait une morte-vivante. La blonde finit par articuler qu'elle avait besoin d'eau, et la brune saisit le verre rempli à côté d'elle. Elle le tendit vers la blonde
Tiens, Ieli... Tu veux que je te fasse boire ? Il s'est passé quoi ? Tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose ? ... Désolée pour toutes ces questions... Tu m'as fait peur, j'ai cru te perdre...
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril, si c'était bien son nom, m'apporta un verre d'eau puis se mit à me poser dix mille questions. J'attrapai le verre et le vidai d'un trait avant de respirer longuement pendant plusieurs minutes, laissant la jeune fille aux cheveux noirs mariner un peu.
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Je...suis tombée dans les pommes, je suppose, soufflai-je. Je... Oh, zut. Bien sûr. Tu veux bien aller me chercher un truc ? Chambre huit, première armoire, l'étagère du haut. Il y a une boîte blanche. Rapporte-la-moi, s'il te plaît...
Ieli, après quelques minutes (qui furent une vraie torture pour Avril) finit par lui demander d'aller lui chercher quelque chose, une boite blanche sur l'étagère du haut dans la chambre huit. Normalement, Avril aurait plus ou moins décliné, mais là, Ieli venait de se réveiller d'un évanouissement. La brune souffla:
D'accord.
Sur ce, elle se leva d'un bond de sa chaise et se dirigea en courant vers la sortie de l'infirmerie. Elle dévala un couloir vide, avant de monter des escaliers pas plus fréquentés. Avril finit par débouler dans la tour Est, et chercha la chambre 8, et remarqua que c'était éloigné de son dortoir. Elle ouvrit la porte, et chercha des yeux une étagère, qu'elle trouva facilement, repéra la boite blanche qu'elle récupéra aisément. Avril revint sur ses pas afin de se rediriger vers l'infirmerie, où Ieli était toujours en place. Elle posa ce qu'elle tenait entre ses mains sur la table, et en déballa le contenu. La brune finit par déclarer:
C'est fait. Maintenant, je suppose que tu dois prendre ce qu'il y a à l'intérieur ?
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril alla me chercher ma boîte qui contenait quelques...médicaments. Je sélectionnai une demi-douzaine de pilules que j'avalai en réprimant une grimace. Leur goût était toujours aussi... affreux. Je décidai de fournir à Avril les réponses qu'elle souhaitait certainement et pris mon courage à deux mains. Je n'avais jamais réellement parlé de ma maladie à qui que ce soit ; je me contentais de les mettre au courant de son existence, sans détailler ce qu'elle était. Ce qui pourrait m'arriver un jour.
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Merci. Je... En fait, j'ai une maladie. Je ne sais pas vraiment ce que c'est - aucun médecin n'a su. Mais je... je fais des crises, parfois. Souvent après m'être évanouie. Et... je pris une inspiration, cherchant mes mots ; je n'avais jamais, jamais exprimé ce que je ressentais pendant mes crises. Je... j'ai l'impression d'être écorchée vive ? brûlée de l'intérieur ? et....la seule solution que j'ai actuellement est de me bourrer d'anti-douleurs pour... que je m'en rende moins compte. Enfin, ça rend juste la douleur suffisamment supportable pour que... je n'essaye pas de m'arracher la peau ? Ne rigole pas, j'ai vraiment essayé, une fois. C'est... à ce moment que mes parents ont commencé à imaginer qu'il y avait peut-être un problème.
Ieli déclara qu'elle était malade. Pendant tout son récit, même à l'endroit où la jeune blonde disait qu'elle avait envie de s'arracher la peau quand elle avait une crise, Avril n'avait pas bronché, car cela ne la faisait point rire. Elle montrait toujours la même moue impassible à la malade. Elle finit par dire:
Ma pauvre... C'est sûr qu'il y a un problème. Je ne savais pas que cette maladie existait... Cela signifie donc que tu tu risque de faire une crise dans très peu de temps. Cela doit être tout simplement horrible de faire ça. Être écorchée vive, brûlée dans un feu interminable... Aucun être vivant ne mérite ce sort.
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril était en train de me plaindre. J'aimais pas ça. Certes, ma vie était pourrie et tout, mais je détestais qu'on le dise clairement. Pourquoi ne pas essayer d'oublier mes petits problèmes et essayer d'être heureux et tout.
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Aucun malade ne mérite ce qu'il vit. Et je ne suis dans un état vraiment... grave que pendant mes crises. Bon, j'ai des problèmes cardiaques en plus, mais il y a des gens qui ont des maladies... qui les font souffrir tout le temps. Ce n'est pas parce que, quand j'ai mal, j'ai vraiment mal que mon sort est pire que celui d'autres. Mais bon, en effet, je risque de faire une crise, yep. Et aucun médecin ne savait qu'elle existait avant moi, donc je suppose que c'est normal.
Une maladie inconnue avant, donc. Avril se retint de lui demander plus de précisions, cela devait être dur de parler à quelqu'un de sa maladie... Avril lui demanda néanmoins:
Oui, je sais. Dis-moi, est ce que tu es complètement... Humaine ? Et quels sont tes pouvoirs ?
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril me demanda ensuite si j'étais humaine ou pas. J'avais moyennement envie de parler de ma famille. Non pas que ce sujet soit douloureux, mais il me rappelait mon enfance à l'hôpital un peu trop facilement pour que je puisse apprécier.
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Je suis à moitié ange par ma mère. Et j'ai des pouvoirs de guérison, surtout. Je... J'ai déjà pensé à me guérir moi-même, je sais ce que tu penses. Mais je ne peux pas. Ça me demanderait trop d'énergie. Ça...me tuerait sur le coup, probablement.
[Oui les titres sont Yodaeux. Rooh puis je fais ce que je veux]
Ieli était donc mi-ange, mi-humaine. Et elle possède un pouvoir de guérison, qui risquait de la tuer si elle l'utilisait pour se soigner de sa maladie. Ironie du sort, la pauvre a des pouvoirs de guérison mais elle ne peut pas se soigner elle-même... Avril, pensive, finit par dire:
Mmh... Je vois. Et si c'est une autre personne, quand tu fais tes crises, qui peut utiliser ton pouvoir pour atténuer encore un peu plus la douleur ?
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril me questionna ensuite sur la possibilité que quelqu'un utilise mon ? pouvoir pour atténuer la douleur pendant mes crises. Je souris tristement, tout en commençant à me sentir vaguement mal. Aïe, voilà la crise qui arrive.
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Il vaut mieux ne pas rester près de moi pendant mes crises. Je ne me contrôle absolument plus et même si j'ai plus tendance à me blesser moi-même, il n'est pas si rare que j'agresse la personne la plus proche. D'ailleurs, je pense que... tu ne devrais pas traîner.
[Oui les titres sont Yodaeux. Rooh puis je fais ce que je veux]
Ieli prévint Avril qu'elle ne pouvait pas se contrôler pendant ses crises, et qu'elle pouvait blesser quelqu'un, y compris elle-même. La brune se leva de sa chaise, avant de dire:
D'accord. Je ferme la porte derrière moi, et je vais voir si je peux faire quelque chose pour toi.
Avril se dirigea vers la sortie avant de claquer la porte derrière elle, et attendit avant de tenter de pénétrer dans le cerveau d'Ieli.
And in the blue of life,I am the exception turquoise
Avril accepta de partir, en disant qu'elle "allait voir si elle peut faire quelque chose pour moi". Cette phrase me parut un peu étrange, mais je ne relevai pas. Si je relevais toutes les phrases éventuellement mal formulées que j'entendais, je perdrais un temps fou, et c'était un luxe que je ne pouvais me permettre. Je la saluai vaguement d'un geste de la main avant de tenter de faire le vide dans ma tête. Tenter d'arrêter de penser, même simplement pour quelques instants.
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Screaaaaaameuse ;w; [PV Ieli Lela] 
