Elveina s'enferma dans les toilettes pour pleurer à son aise. Elle aimait bien ça, pleurer. Elle évacuait toutes les émotions, la pression, tous les sentiments, toutes les émotions. Conserver un visage de marbre en toutes circonstances. Cacher sa douleur ou sa joie. Avoir l'air de ressentir quelque chose alors que ce n'est pas le cas.
Être forte.
La souffrance avait été son lot, durant toute sa vie. D'abord victime de son apparence et des rumeurs sur sa mère (celle-ci aurait soi-disant un amant, ange noir de surcroît), puis de la guerre, qui avait tué les trois quarts de sa famille, ensuite de la difficulté à s'établir sur Terre, et enfin de cette académie.
Elle en avait vu de toutes les couleurs. Le monde avait joué avec elle, elle jouait avec les autres.
Andreas. Oh, il était mignon, quand même. Elle n'était sans doute pas amoureuse. Son cœur n'était pas et ne sera jamais en état d'aimer quelqu'un comme ça. Mais il lui rappelait la petite Elveina, brimée à cause de son physique : il n'avait pas eu de chance en naissant, tout comme elle.
Il avait besoin de soutien. Le sien ne valait pas grand-chose, mais c'était toujours mieux que rien.
Quelqu'un approchait. Oh meeerde...